Togo : Repenser l’agriculture locale pour un avenir durable en Afrique de l’Ouest

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(Société Civile Médias) – L’agriculture demeure un secteur clé pour l’économie et le développement social de l’Afrique. Cependant, malgré ses énormes ressources naturelles, le continent reste largement dépendant des importations alimentaires. Une situation paradoxale qui soulève la question de la construction de systèmes alimentaires locaux durables. Comment valoriser les ressources locales tout en répondant aux besoins alimentaires des populations de manière équitable ?

Du 9 au 11 décembre 2024, des représentants d’organisations paysannes de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest se sont réunis à Lomé pour aborder ces enjeux. Le Togo, le Bénin, le Sénégal, le Burkina Faso et le Niger, en partenariat avec des acteurs internationaux comme le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI), ont exploré des solutions pour promouvoir des systèmes alimentaires territoriaux durables, en intégrant pleinement les producteurs locaux dans les décisions qui les concernent.

« Il est important de donner davantage de place aux jeunes et aux femmes dans la production du consommé local, d’avoir des revenus et des débouchés. Il faut aussi permettre aux consommateurs d’avoir accès à des produits sains. Nous espérons qu’à l’horizon 2034, des citoyens soient formés et sensibilisés à l’importance du consommer local. Les jeunes devraient pouvoir vivre de leurs exploitations familiales ou travailler dans des entreprises de transformation agroalimentaire, à l’image des usines qui ont lancé ChocoTogo il y a dix ans et qui continuent aujourd’hui de se développer », souligne Anne Françoise TAISNE, déléguée générale du CFSI, lors d’une rencontre tenue le 11 décembre au centre BoBar à Lomé. Une rencontre de compte rendu de l’atelier organisé du 9 au 11 décembre.

Anne Françoise TAISNE, déléguée générale du CFSI

Cette petite assise a également mis en lumière le partenariat entre le Togo et le Bénin, avec des initiatives comme le Festival de film AlimenTerre. Ce festival, qui inclut des projections de films et des débats, vise à sensibiliser les consommateurs aux produits locaux et à la réalité de leur production.

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« Ces dialogues valorisent les produits locaux, améliorent leur qualité et leur conditionnement tout en permettant aux citoyens de mieux comprendre les enjeux liés à leur alimentation », indique Imelda AGONDANOU, chargée de programme au Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA).

Le programme ‘‘Terre nourricière’’ du CFSI, qui met l’accent sur l’approche collaborative, a également été présenté comme un levier majeur pour transformer les systèmes alimentaires. En encourageant les pratiques agricoles durables et en sensibilisant les populations à l’importance des produits locaux, ce programme œuvre pour une agriculture inclusive, où jeunes et femmes jouent un rôle central dans les chaînes de valeur agricoles.

Imelda AGONDANOU, chargée de programme au ROPPA

« Ils ne sont pas restés en France pour penser et écrire. Ils sont venus au Sud avec leurs partenaires pour construire une vision commune », a souligné Imelda AGONDANOU.

Au Togo, l’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL) s’engage activement dans la promotion des produits locaux. Elle mène des actions de sensibilisation et plaide pour des politiques publiques qui favorisent l’accès à des marchés locaux pour les producteurs. L’organisation rappelle que consommer local est une réponse efficace aux enjeux de la sécurité alimentaire et du développement économique.

La rencontre de Lomé a été un moment clé dans la construction d’un système alimentaire plus juste et équitable en Afrique de l’Ouest. En valorisant les ressources locales, en incluant les jeunes et les femmes dans le processus de production, et en renforçant les partenariats entre acteurs locaux et internationaux, les participants ont posé les bases d’une véritable révolution agricole. L’ambition est de garantir à chaque famille africaine une alimentation locale, produite et consommée au sein même de ses communautés, afin de faire de l’autosuffisance alimentaire une réalité pour tous.

Zokplé Mawu Amen TEWOU