(Société Civile Médias) – Alors qu’ils couraient le risque de rater leur examen du Certificat de Fin d’Apprentissage (CFA) cette année, faute de disposer d’un acte de naissance, élément indispensable pour la constitution de leur dossier, 40 apprentis, filles et garçons, du canton de Togblékopé peuvent désormais pousser un soupir de soulagement. Grâce à l’intervention de l’association Collaboration Innovante pour le Développement Durable (CI2D), ces jeunes se voient désormais en possession de ce document qui leur ouvre la voie non seulement à leur examen, mais aussi à d’autres opportunités jusque-là hors de leur portée.
Ne pas avoir d’acte de naissance a des conséquences dramatiques pour un individu. À la Chambre Communale de Métiers de Togblékopé – Adétikopé (CCOM7), cette problématique est malheureusement courante chez les apprentis.
« Il s’agit d’une problématique à laquelle nous faisons face chaque année. De nombreux apprentis rencontrent des difficultés pour passer l’examen du CFA, soit en raison de l’absence totale d’acte de naissance, soit parce que les actes dont ils disposent comportent des erreurs sur leurs noms, nécessitant ainsi des corrections », déplore Koffi ALOUGOUDOR, Président du répertoire de la CCOM7.
Face à cette situation, la seule solution pour les apprentis concernés consiste à entreprendre des démarches afin d’obtenir un acte de naissance ou de rectifier les erreurs figurant sur leurs documents. Cependant, ces démarches restent souvent hors de portée, faute de ressources financières, car elles impliquent des frais que nombre d’entre eux ne peuvent assumer.
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« La plupart des apprentis proviennent de familles disposant de ressources limitées. Elles peinent déjà à subvenir à leurs besoins essentiels. Dès lors, comment ces jeunes pourraient-ils trouver les fonds nécessaires pour entreprendre de telles démarches quand on sait qu’elles coûtent chères ? », s’interroge le Président du répertoire de la CCOM7, qui précise que les rares apprentis ayant tenté cette démarche ont dû dépenser jusqu’à 30 000 Fcfa.
Un problème identifié par l’association CI2D
Fondée en janvier 2024, l’association CI2D a, dès le mois suivant (février 2024), entamé plusieurs activités avec les apprentis de la CCOM7. C’est à cette occasion qu’elle a pris connaissance de la problématique.
« Nous avons été sollicités par les responsables de la CCOM7, qui nous ont informés que certains apprentis, devant passer leur examen en 2025, se trouvaient dans l’incapacité de constituer leur dossier faute d’acte de naissance. A la suite de cela, nous avons procédé à l’identification des apprentis concernés », explique Lucien ADJEGAN, Responsable du volet inclusion socio-économique et alphabétisation fonctionnelle à l’association CI2D.
Après avoir identifié les apprentis concernés, les responsables de l’association ont d’abord entrepris les démarches nécessaires pour l’établissement des jugements supplétifs auprès des autorités judiciaires. Les dossiers ont ensuite été soumis à la mairie pour la transcription des jugements et la délivrance des actes de naissance, au nombre de 40.
Le lundi 27 janvier, dans une atmosphère empreinte de convivialité, les documents ont été officiellement remis aux 40 apprentis lors d’une cérémonie qui s’est tenue au Centre des jeunes de Togblékopé. Ce précieux document leur permet désormais d’entamer les démarches nécessaires à la constitution de leur dossier, en vue de leur inscription à l’examen du CFA. Il convient de rappeler que le diplôme décerné à l’issue de cet examen atteste que l’apprenti a acquis les compétences et les connaissances requises pour exercer le métier ou la profession pour laquelle il a été formé.
« C’est un véritable soulagement pour nous. Nous tenons à exprimer nos plus sincères remerciements à l’association CI2D. L’acte de naissance que je détenais précédemment comportait de nombreuses erreurs. En raison de cela, je n’avais pas la possibilité de faire établir certains documents administratifs indispensables pour l’examen du CFA. Grâce à ce nouveau document, je suis désormais en mesure de le faire », se réjouit Namiliebé TILOGUE, apprentie couturière à Togblékopé.
De surcroît, au-delà de l’examen du CFA, le document remis aux apprentis leur ouvre désormais la voie à d’autres opportunités qu’ils n’étaient pas en mesure de saisir jusqu’à présent. C’est le cas d’une autre apprentie, Assana OUEDRAOGO, qui considère que grâce à ce document, elle pourra désormais solliciter un petit prêt auprès d’un établissement de microfinance local pour soutenir son activité génératrice de revenus.
L’association CI2D ne compte pas en rester là. Elle prévoit d’étendre cette initiative à d’autres apprentis de la localité, ainsi qu’à leurs proches. Parallèlement, elle mène des actions de sensibilisation auprès des familles, les encourageant à faire établir un acte de naissance pour leurs enfants dès leur naissance, afin de prévenir d’éventuelles difficultés administratives à l’avenir.
Créée il y a un an, CI2D intervient dans six domaines à savoir : la recherche-action développement ; la promotion de l’agroécologie ; l’agriculture durable et élevage ; la protection de l’environnement ; l’éducation et la santé à la base ; la gouvernance locale et l’organisation du monde du travail.
