(Société Civile Médias) – Les activités du projet intitulé « Dignité pour les filles : plaidoyer pour l’amélioration de l’accès des jeunes filles à la santé sexuelle et reproductive en milieu scolaire au Togo » ont été officiellement lancées le jeudi 5 juin à Kpalimé. Portée par l’ONG Femme de Demain (FDD), cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Voix Essentielles », financé par Speak Up Africa et coordonné par la Coordination des Organisations Féminines du Togo (COFET). Ce projet s’insère dans la dynamique de la Journée internationale de la gestion de l’hygiène menstruelle, célébrée chaque année le 28 mai. Il vise à promouvoir un plaidoyer actif et une mobilisation communautaire en faveur d’une scolarisation respectueuse de la dignité des filles en milieu rural, à travers la promotion des bonnes pratiques en matière de santé sexuelle et de gestion de l’hygiène menstruelle.

Mis en œuvre dans la préfecture de Kloto, le projet s’étend sur la période de mai à décembre 2025. Il intervient dans un contexte marqué par de multiples obstacles auxquels sont confrontées les adolescentes, notamment la précarité menstruelle, l’insuffisance d’infrastructures sanitaires adaptées dans les établissements scolaires, la désinformation persistante en matière de santé sexuelle, ainsi que les tabous sociaux profondément ancrés entourant ces thématiques. Ces facteurs concourent à un taux élevé d’absentéisme scolaire, à des abandons précoces, à une dégradation de l’estime de soi chez les jeunes filles, et, plus globalement, à une inégalité structurelle entre les sexes dans l’accès à l’éducation.
Pour répondre à ces défis, le projet adopte une approche multisectorielle articulée autour du plaidoyer institutionnel, de l’éducation communautaire, du renforcement des capacités et de l’implication active des jeunes filles elles-mêmes. Il se décline en une série d’actions structurées autour de quatre axes d’intervention prioritaires à savoir :

Un plaidoyer en direction des autorités locales et du corps éducatif, en vue de promouvoir l’allocation de ressources spécifiques pour l’amélioration des infrastructures sanitaires scolaires, en particulier celles répondant aux besoins des filles ; le renforcement des capacités des élèves, enseignants et encadrants pédagogiques à travers des sessions de formation dédiées à la santé sexuelle et reproductive, à la gestion de l’hygiène menstruelle et à la sensibilisation aux droits corporels ; l’engagement communautaire, par le biais de séances de sensibilisation impliquant les leaders communautaires et religieux, les parents d’élèves, ainsi que les membres des comités scolaires, dans l’objectif de déconstruire les tabous liés aux menstruations, encourager le dialogue intergénérationnel, et soutenir les initiatives en faveur de l’épanouissement des filles.
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Le projet cible directement 90 jeunes filles scolarisées, 15 encadrants pédagogiques, ainsi que 20 responsables éducatifs et autorités locales, parmi lesquels des inspecteurs, chefs d’établissement, maires et membres des Comités de Gestion des Ressources Éducatives et Scolaires (COGERES). Il mobilise également 21 leaders communautaires et touche, de manière indirecte, plusieurs centaines d’élèves et de membres des communautés bénéficiaires.
L’ambition du projet est de susciter un changement durable dans les perceptions et les pratiques entourant l’accompagnement des filles tout au long de leur parcours scolaire. Pour ce faire, il engage conjointement les institutions, les communautés et les jeunes filles elles-mêmes, ces dernières étant envisagées comme des actrices centrales de leur propre dignité et émancipation.
Ce projet s’aligne pleinement avec les orientations stratégiques des politiques nationales du Togo en matière de santé et d’éducation. Il s’inscrit par ailleurs dans la dynamique des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment ceux relatifs à la santé (ODD 3), à l’éducation de qualité (ODD 4), à l’égalité entre les sexes (ODD 5), ainsi qu’à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement (ODD 6).

À l’occasion du lancement officiel, le Secrétaire général de la préfecture de Kloto, M. Bakaï Essolabina, a salué l’initiative, la qualifiant d’« éveil collectif » pour l’ensemble des partenaires éducatifs et des autorités locales, les invitant à repenser de manière plus inclusive l’environnement et les conditions d’apprentissage des jeunes filles en milieu scolaire.
M. Sandro Wolanyo Agbeli, représentant de Speak Up Africa et de la Coordination des Organisations Féminines du Togo (COFET), a, de son côté, rappelé les nombreux obstacles auxquels les jeunes filles demeurent confrontées, soulignant que ces injustices, souvent invisibilisées, ont des répercussions profondes sur leur avenir et leur épanouissement.

Des représentants des autorités municipales, du ministère de l’Action sociale, de la direction régionale de l’Éducation, ainsi que la présidente du conseil d’administration de l’ONG Femme de Demain (FDD), ont unanimement salué cette initiative. Ils ont exprimé leur soutien à la mise en œuvre d’actions concrètes en faveur d’un changement de comportements et de mentalités vis-à-vis des élèves filles, en vue de promouvoir un environnement scolaire plus équitable, respectueux et inclusif.


