(Société Civile Médias) – Alors que les jeunes et les femmes rencontrent encore des obstacles à une participation pleine et entière au développement local, le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) s’emploie à favoriser leur implication dans les processus décisionnels à l’échelle locale, encourageant ainsi une participation citoyenne plus active. Dans le cadre de son projet intitulé « Actions citoyennes pour l’amélioration de la gouvernance et le renforcement de la démocratie participative au Togo », il a organisé à Kara (450 km au nord de Lomé), avec l’appui financier de l’ambassade des USA, un atelier de renforcement des capacités opérationnelles à l’intention de vingt jeunes et femmes engagés au sein d’organisations de la société civile issues des communes.

Selon le CACIT, cette initiative de formation se justifie par la persistance de nombreux défis, en dépit des efforts engagés par le Togo dans le cadre du processus de décentralisation. En effet, l’organisation des élections locales en 2019, l’ouverture de bureaux de citoyen dotés de coordonnateurs, ainsi que la tenue des élections régionales en 2024 constituent des avancées notables vers une gouvernance plus inclusive. Toutefois, ces mesures, bien qu’importantes, n’ont pas permis de lever l’ensemble des obstacles existants.
« Plusieurs défis sont notamment observés en termes de renforcement des capacités techniques et financières des collectivités actuellement caractérisées par une faible capacité de ressources, de contrôle de citoyen et de participation devant permettre aux citoyens en l’occurrence les jeunes et les femmes de prendre pleinement leur place dans le développement effectif à la base. Cette situation empêche les structures locales et les mécanismes de gouvernance d’atteindre un niveau d’inclusion qui permette aux jeunes et aux femmes de prendre pleinement part aux décisions locales », fait observer Rachel MOLLEY, Responsable du département de promotion des droits de l’homme et du genre au CACIT.
Par ailleurs, le CACIT considère que, compte tenu de leur nombre et du potentiel qu’ils représentent, il est essentiel de former les jeunes et les femmes au leadership et à la participation aux processus de gouvernance. Une telle démarche vise à renforcer leur engagement dans la gestion des affaires publiques et à accroître leur capacité d’influence sur les décisions ayant un impact direct sur leurs communautés.
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20 jeunes et femmes acteurs d’OSC ciblés
Tenue du 26 au 28 mai 2025 à Kara, l’atelier de renforcement des capacités opérationnelles a réuni 20 jeunes et femmes issus d’organisations de la société civile. L’objectif était de favoriser une implication accrue de ces acteurs dans les processus décisionnels locaux, contribuant ainsi à une gouvernance plus inclusive et à une participation citoyenne renforcée.
« Il est essentiel que les jeunes et les femmes, qui constituent une composante majeure et dynamique de notre société, soient pleinement intégrés dans les mécanismes de décision publique. Trop souvent, leur voix reste marginalisée, non pas par manque d’intérêt ou de volonté, mais faute d’outils, de connaissances et d’espaces d’expression. À travers cet atelier, notre ambition est de leur offrir des compétences concrètes en leadership, en participation citoyenne et en gestion des affaires publiques. Il s’agit de leur permettre de jouer un rôle actif et éclairé dans la vie de leur communauté. Nous sommes convaincus qu’une gouvernance véritablement inclusive ne peut se construire sans leur contribution effective. C’est en cela que cet atelier prend tout son sens », indique la Coordinatrice du projet.


Dans le détail, cette rencontre a permis d’approfondir les connaissances des participants en matière de leadership et de participation aux processus de gouvernance locale. Elle a également contribué à renforcer leur engagement et leur implication au sein des instances décisionnelles à l’échelle communautaire.
Au cours des trois journées d’atelier, les capacités de ces acteurs ont été consolidées autour des notions clés de leadership citoyen et de gouvernance participative. Des thématiques transversales telles que le genre, les droits humains, ainsi que le concept de budget citoyen sensible au genre ont également été abordées, afin d’encourager une approche inclusive et équitable de la gestion publique locale.
Par ailleurs, l’atelier a favorisé la constitution d’un vivier d’acteurs désormais mieux outillés pour œuvrer efficacement à la mobilisation et à l’implication active de leurs pairs dans les initiatives de développement local.

Il faut souligner que les jeunes ayant bénéficié de cette formation seront appelés à mener des actions de sensibilisation au sein des communes ciblées, autour des thématiques abordées durant l’atelier. À cet effet, des rencontres sont prévues afin de les présenter officiellement aux autorités communales, en vue de faciliter leur intégration dans les dynamiques locales et de renforcer la portée de leurs interventions sur le terrain.
On notera que cet atelier, destiné aux jeunes, a été précédé d’une formation des formateurs, lesquels sont appelés à apporter un appui technique aux équipes municipales.