Last Updated on 09/08/2025 by Société Civile Médias
(Société Civile Médias) – L’Union Régionale des Organisations de Producteurs de Céréales de la région Maritime (UROPC-M) œuvre à la redécouverte et à la valorisation du voandzou et du pois d’angole, deux produits alimentaires locaux aux vertus nutritionnelles avérées, mais encore largement méconnues du grand public. En marge du Forum International des Jeunes sur la Souveraineté Alimentaire (FIJ-SA), elle a initié un atelier de dégustation de produits et de mets traditionnels élaborés à partir de ces deux aliments, dans le but de sensibiliser les participants à leurs bienfaits nutritionnels et de raviver l’intérêt des populations pour leur consommation.
Selon Kossi Guenou, coordonnateur de l’UROPC-M, cette séance de dégustation et de sensibilisation se justifie par la progressive disparition de certaines légumineuses, telles que le pois d’angole et le voandzou, autrefois largement consommées, mais désormais écartées des habitudes alimentaires des Togolais. Cette situation est d’autant plus regrettable au regard de la richesse nutritionnelle que renferment ces produits.
« Le pois d’angole et le voandzou sont d’excellentes sources de protéines végétales, de fibres et de minéraux. Ce sont des aliments complets, parfaitement adaptés aux besoins nutritionnels de nos populations. Mais à l’UROPC-M, nous avons constaté qu’ils sont de moins en moins consommés. Et puisque leur consommation s’est fortement réduite, les agriculteurs ont également cessé de les cultiver. En conséquence, ces denrées sont en voie de disparition », indique M. Guenou.
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La séance de dégustation, organisée en marge du Forum International des Jeunes sur la Souveraineté Alimentaire visait donc à sensibiliser les participants et l’ensemble de la population sur les vertus nutritionnelles du voandzou, du pois d’angole, ainsi que d’autres légumineuses locales. De manière plus spécifique, cette initiative avait pour objectifs de mettre en lumière les bienfaits propres à chacune de ces cultures, mais également d’encourager un retour à la consommation locale. Elle visait aussi à inciter les membres de l’UROPC-M à en renforcer la production, tout en mobilisant, au-delà de ce cercle, l’ensemble des producteurs agricoles non membres.
Selon les recherches, le pois d’angole est riche en protéines et en acides aminés essentiels, et possède des vertus reconnues contre les troubles digestifs et la drépanocytose. Le voandzou, pour sa part, contient de nombreux minéraux, des vitamines (notamment la vitamine C) et est utilisé pour traiter naturellement les hémorragies. Il est également connu pour ses propriétés aphrodisiaques.
Découverte des multiples usages culinaires du voandzou et du pois d’angole
La séance de dégustation a permis aux participants du Forum d’apprécier la diversité culinaire qu’offrent ces deux légumineuses. Parmi les préparations proposées figuraient, entre autres, le pois d’angole accompagné de gari et d’huile d’arachide ou d’huile rouge, le voandzou également servi avec du gari et de l’huile, le ragoût de pois d’angole avec divers légumes, ainsi que des beignets ou galettes confectionnés à partir de l’un ou l’autre de ces produits. Les participants ont également pu déguster du lait de voandzou et du lait de soja.
« Je n’avais encore jamais goûté au pois d’angole. C’est une véritable découverte pour moi. J’ai eu l’occasion de savourer son ragoût, agrémenté de carottes, de chou et d’autres légumes : c’était réellement délicieux », fait savoir Blandine, participante à la séance de dégustation.
« Le voandzou, je l’avais déjà consommé, mais uniquement sous sa forme traditionnelle, accompagné de gari et d’huile rouge. Cette séance de dégustation m’a permis de découvrir qu’il peut être cuisiné de multiples façons et intégré à une grande variété de mets. Il est essentiel que nous œuvrions collectivement pour réintégrer ces plats dans nos habitudes alimentaires », ajoute Charles, un autre participant.
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Bref aperçu sur l’UROPC-M
L’UROPC-M est une organisation paysanne à couverture régionale de forme coopérative créée en Mars 2008. Elle est constituée par des unions de coopératives reparties sur six préfectures de la région Maritime (Ave, Zio, Yoto, Vo, Bas-mono, Lacs). Elle compte à ce jour 780 membres dont 428 femmes provenant de 70 coopératives de base. Elle développe depuis sa création la production et la mise en marché collective des céréales, en particulier le maïs jaune, riche en protéine pour la consommation humaine et avicole.
La dégustation organisée dans le cadre du FIJ-SA se situe dans le cadre du projet « Développement et structuration des filières protéagineuses au sud Togo ». Cette initiative conçu avec l’appui d’Afdi (Agriculteurs français et développement international) et financé par la Fondation Avril a pour objectif d’améliorer la résilience des exploitations agricoles familiales face aux effets du changement climatique grâce au développement d’une filière des oléo-protéagineux dans la région maritime, au sud du Togo. Elle est prévue sur la période 2025-2027.
