Last Updated on 16/09/2025 by Société Civile Médias
(Société Civile Médias) – Les Universités sociales du Togo (UST) œuvrent à faire émerger une jeunesse engagée, non plus reléguée au rang de témoin, mais reconnue et investie comme véritable moteur du changement, avec l’appui des collectivités territoriales. Ceci, dans un contexte sécuritaire fragilisé par l’extrémisme violent et les actes terroristes au Togo, au Bénin, au Burkina Faso et au Niger, où l’engagement, la participation et l’inclusion des jeunes dans les processus décisionnels constituent désormais des conditions indispensables à un développement durable et véritablement inclusif en Afrique de l’Ouest. C’est dans cette perspective qu’elles ont organisé, à Cotonou, en collaboration avec Tournons La Page – Bénin (TLP-Bénin), la deuxième édition du Salon de la citoyenneté. La rencontre se voulait un espace de dialogue structuré entre jeunes et élus locaux.
Cette deuxième édition du Salon de la Citoyenneté, tenue le 19 juillet dernier, a rassemblé une diversité d’acteurs clés notamment des leaders d’associations de la société civile, des représentants d’institutions et des participants engagés, venus du Bénin, du Burkina Faso, du Niger et du Togo.

Mise en œuvre dans le cadre du programme jeunesse des UST, cette initiative avait pour objectif de promouvoir les échanges et de fournir aux participants un espace de formation et de renforcement des capacités, autour de thématiques essentielles à l’édification d’une citoyenneté résiliente et à l’instauration d’une gouvernance véritablement inclusive.
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« Aujourd’hui, dans un contexte où les défis se multiplient, qu’ils soient sécuritaires, sociaux ou environnementaux, il est crucial de ne plus considérer les jeunes comme de simples bénéficiaires des politiques publiques. Ils sont porteurs d’idées, d’initiatives et de solutions concrètes. Ce Salon est une manière de reconnaître leur potentiel, mais aussi de créer des passerelles solides entre eux et les collectivités territoriales, afin de construire ensemble des réponses adaptées aux réalités locales. Il ne s’agit pas seulement de les écouter, mais de leur donner les moyens d’agir », explique le Chargé de projet des UST.
La rencontre a été marquée par trois panels successifs, chacun apportant un éclairage riche et complémentaire.

Le premier panel, intitulé « Les jeunes face à la démocratie participative en Afrique de l’Ouest : freins, enjeux, opportunités et défis », a posé les bases d’une réflexion approfondie sur les conditions d’une gouvernance réellement inclusive. Animé par Charlotte Ezebada, consultante et formatrice ; Virgil Houessou, journaliste et président de l’Institut des Médias et Développement ; et Ibrahim Maman, expert en prévention de l’extrémisme violent, ce panel a permis de cerner les obstacles structurels et conjoncturels à la participation des jeunes, tout en mettant en lumière les risques d’exclusion dans un contexte régional fragile. L’accent a été mis sur le rôle croissant des outils numériques et des réseaux sociaux dans la mobilisation citoyenne, entre promesses d’engagement accru et dérives liées à la désinformation.
Le deuxième panel a porté sur le thème « Partage d’expériences en matière de collaboration entre jeunes et élus locaux : cas du Bénin, du Niger, du Burkina Faso et du Togo ». Il a offert un tour d’horizon comparatif des cadres juridiques, politiques et citoyens, favorisant ou freinant l’implication des jeunes dans la gouvernance locale. Les interventions de Christian Agbessou, chargé de mission à la présidence de l’Assemblée nationale du Bénin, d’Almoustapha Boubakar, secrétaire permanent du mouvement Cercle DEV au Niger, et de M. Soulama, élu local au Burkina Faso, ont permis d’illustrer des réalités contrastées. Si le Bénin se distingue par des dispositifs structurants tels que le Parlement des jeunes, véritable tremplin pour l’engagement politique des nouvelles générations, le Niger et le Burkina Faso s’appuient davantage sur des dynamiques citoyennes émergentes, souvent informelles, mais porteuses d’espoir.

Le panel a également mis en lumière la mobilisation croissante des jeunes dans les processus électoraux, notamment au Niger, ainsi que les efforts de transmission intergénérationnelle observés au Bénin. À l’inverse, le Togo a été identifié comme un pays n’ayant pas encore amorcé de réforme significative en la matière.
À la suite des panels, les participants ont approfondi les échanges lors de trois ateliers thématiques. Le premier a exploré le rôle des outils numériques et des réseaux sociaux dans la participation citoyenne, en abordant les défis liés à la fracture numérique et à la sécurité en ligne. Le second s’est concentré sur les mécanismes innovants de dialogue entre jeunes et élus locaux, visant à mieux intégrer les aspirations des jeunes dans les politiques territoriales. Le troisième atelier a réfléchi à l’avenir du Salon de la Citoyenneté, proposant des pistes pour renforcer son impact et élargir son rayonnement régional.

Les UST, il faut le rappeler, sont une plateforme associative qui regroupe des organisations de la société civile et des citoyens engagés. Leur objectif est de créer des espaces de discussion et d’expression pour renforcer la participation citoyenne au suivi des politiques publiques et améliorer la gouvernance sociale, économique et démocratique au Togo. Le Salon de la citoyenneté, qui est un de leurs programme, vise à former et à outiller les jeunes engagés dans la vigilance citoyenne, tout en consolidant leur participation active à la gouvernance locale.