(Société Civile Média) – L’ONG-IJD (Initiatives des Jeunes pour le Développement) contribue à sa façon à la réussite du processus de décentralisation actuellement en cours au Togo. Depuis le 24 juillet dernier, elle organise, en collaboration avec le cabinet SIM-AFRIQUE, une formation des coaches en développement communautaire. Pourquoi cette formation ? Qui vise-t-elle ? Quels avantages les participants en tireront ? Pascal Edoh Agbové, consultant en entrepreneuriat et politique de développement et Directeur de l’ONG-IJD, répond à toutes ces interrogations dans cette interview accordée à l’agence Société Civile Média. Lisez-plutôt !
Mr Pascal Agbove, l’ONG IJD organise depuis le 24 juillet dernier, en collaboration avec le cabinet SIM-Afrique, une formation des coaches en développement communautaire. Plus d’une semaine après son début, comment se passe-t-elle ?
Effectivement, depuis le 24 juillet 2017, l’ONG-IJD a démarré son programme de formation des coaches en développement communautaire, en partenariat avec le cabinet SIM-AFRIQUE qui est un cabinet d’expertise en Entrepreneuriat, Management et Développement. Après une semaine de formation, nous sommes très heureux de constater que tout se passe très bien car les participants nous expriment leur entière satisfaction par rapport à la pertinence des modules développés et la qualité de l’approche d’apprentissage utilisée par les Consultants Formateurs.
Vous auriez pu organiser cette formation dans un autre domaine, mais vous avez choisi le développement communautaire. Autrement, vous êtes partis d’un constat qui vous a poussé à opter pour cette thématique. Quelles sont alors les raisons qui ont motivé ce choix ?
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Nous avons choisi le développement communautaire pour organiser la formation tout simplement parce que les besoins de nos populations sont énormes en termes d’offre des services sociaux et cela appelle la contribution de toutes les composantes de notre société. En plus, le processus de décentralisation en cours dans notre pays offre une opportunité sans précédente aux populations de pouvoir s’organiser afin de mieux faire face à leurs problèmes. Les collectivités territoriales qui auront pour mission la conception, la programmation et l’exécution des actions de développement d’intérêt local dans les domaines économique, social et culturel seront administrées par les représentants des partis qui ne sont pas forcément des personnes ancrées dans les pratiques de développement communautaire. Nous avons donc pensé former les citoyens pour qu’ils soient aptes à rentrer dans cette dynamique d’auto- développement des communautés, afin d’aider les populations à véritablement bénéficier des retombées positives de la décentralisation.
Le programme vise à former des coaches en développement communautaire. De façon plus détaillée, qu’auront-ils à apprendre ?
La formation des coaches en développement communautaire vise à outiller les participants sur les thèmes ci-après:
- a) La décentralisation et la gouvernance locale (le cadre juridique et le mode de fonctionnement des collectivités territoriales);
- b) Le développement local (la définition des concepts, l’approche, les techniques d’animation, les acteurs et leurs rôles, le plan de développement local, …)
- c) Élaboration du Plan d’Actions (techniques et formulation du contenu);
- d) Formulation de projets de développement (démarche et rédaction du document projet);
- e) Stratégie de mobilisation de ressources pour le financement de projet de développement
- f) La gestion comptable et financière de projets de développement (Les principes et les outils à utiliser);
- g) Le suivi-évaluation de projet
- h) Règlement de conflits et médiation
- i) Le plaidoyer et le lobbying
- j) Rédaction administrative (Élaboration de lettres, de note, de rapport, de compte rendu et du procès-verbal).
A l’issue de cette formation et leurs attestations en main, de quoi seront réellement capables ces coaches ?
Les participants à la formation des coaches en développement communautaire seront des éclaireurs du peuple sur les questions de développement, des sentinelles et des bâtisseurs de la cité. Ils pourront travailler en tant que Consultants indépendants, conseillers des élus locaux, développeurs territoriaux et pourront aussi être recrutés par des ONG, des organisations internationales, des ambassades, des structures publiques, pour ne citer que ceux-là.
Si tout se passe bien, le Togo organisera ses prochaines élections locales l’année prochaine. Des élections que beaucoup appellent de leurs vœux. En tant qu’expert du domaine, pensez-vous que les Togolais sont prêts à faire avec les changements qu’apporteront ces élections ?
Je reste confiant que la décentralisation du Togo sera un modèle bien réussi dans la sous-région si les différents acteurs ont la volonté de collaborer afin de mutualiser les énergies en faveur des populations à la base. Ces dernières ne maîtrisent pas encore les grands enjeux de la décentralisation et attendent qu’on leur vienne en aide pour mieux comprendre afin de s’impliquer réellement dans le processus pour sa réussite. Et je crois que c’est l’une de nos motivations en initiant cette formation des coaches en développement communautaire dans le but de rendre disponibles des compétences pour soutenir la dynamique de la décentralisation.