(Société Civile Média) – Les Etats du monde entier célèbrent depuis 2012 et chaque 11 octobre, la Journée internationale de la jeune fille. Une journée qui vise à mettre en évidence les besoins des filles, à promouvoir leur autonomisation et l’exercice de leurs droits et à répondre aux défis auxquels elles sont confrontées. Le thème retenu pour la célébration de cette année est « Promouvoir l’excellence chez la fille, c’est garantir l’atteinte des ODD ». Occasion pour l’ONU Femmes d’appeler les Etats à s’engager encore plus dans l’éducation et la formation professionnelle des filles et dans des activités de subsistance pour les jeunes femmes qui sont confrontées à des crises partout dans le monde. Voici la déclaration rendue publique à cet effet.
Déclaration d’ONU Femmes : Journée internationale de la fille, 11 octobre
« Certains prétendent que les filles qui travaillent ou vont à l’école manquent de dignité. Ce sont de vieilles traditions, d’anciennes coutumes ». Ainsi s’expriment Alan et Israa, deux fillettes syriennes qui apprennent à réparer des téléphones portables dans un centre communautaire de formation soutenu par ONU Femmes à Beyrouth, au Liban. Cette formation offre une occasion de rompre avec les idées traditionnelles quant à ce que les filles peuvent ou ne peuvent pas faire. Par l’apprentissage de compétences qui leur seront utiles dans l’avenir, la résilience est renforcée et l’isolement réduit.
Cette Journée internationale de la fille met l’accent sur l’« Autonomisation des filles : avant, pendant et après une crise ». Tout au long de l’année 2017, nous avons été témoins de l’ampleur grandissante des conflits, de l’instabilité et des inégalités. On estime que 128,6 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire cette année à cause de menaces sécuritaires, du changement climatique et de la pauvreté. Or les femmes et les enfants représentent plus de trois quarts des réfugiés et des personnes déplacées, et sont parmi les plus vulnérables en période de crise.
- Advertisement -
Les femmes et filles déplacées et vulnérables sont davantage exposées au risque de violence sexuelle et sexiste, ainsi qu’à une détérioration importante de leurs moyens de subsistance. Le risque de manquer l’école lorsque surviennent des désastres est 2,5 fois plus élevé chez les filles, et le mariage précoce est imposé à de nombreuses filles déplacées, au motif qu’il faut assurer leur sécurité. Selon une évaluation réalisée en 2013, le pourcentage des jeunes réfugiées syriennes en Jordanie mariées avant 18 ans est passé de moins de 17 pour cent avant le conflit à plus de 50 pour cent après celui-ci.
ONU Femmes œuvre afin de proposer aux filles confrontées à des crises des options positives leur permettant de progresser et d’acquérir des compétences sociales et économiques. En collaboration avec des organisations de femmes locales, nous soutenons les femmes et les filles réfugiées dans le cadre de notre initiative phare de portée mondiale : Leadership, Autonomisation, Accès et Protection des femmes (LEAP). Ce projet stimule le leadership et l’engagement citoyen des femmes en prônant leur participation politique et sociale sur le plan local, national et international. Par ailleurs, LEAP met sur pied des pôles d’autonomisation qui permettent aux femmes de communiquer en réseau et d’accéder à des formations et des services essentiels tels que le placement de personnel, des projets de travail contre rémunération et des formations à l’entreprise.
Avec ce type d’initiatives, des situations de déplacement peuvent devenir des opportunités d’autonomisation. Des filles et des jeunes femmes sont extraites de situations potentiellement violentes et avancent dans la voie de la sécurité économique pour que leur bien-être physique et financier ne dépende plus de mariages avec des hommes plus âgés.
Comme Alan et Israa en ont fait l’expérience, ONU Femmes exploite aussi les possibilités qu’offrent les technologies mobiles sous la forme d’écoles virtuelles de compétences. Ainsi, les femmes et des filles qui ont arrêté l’école en raison d’un mariage précoce, d’une grossesse ou de pratiques traditionnelles, celles qui vivent avec un handicap ou encore celles qui sont déplacées et se trouvent dans des camps de réfugiés ont une nouvelle chance de bénéficier d’un enseignement.
Pour la Journée internationale de la fille, engageons-nous à investir dans l’éducation et la formation professionnelle des filles et dans des activités de subsistance pour les jeunes femmes qui sont confrontées à des crises partout dans le monde. Loin de représenter des groupes de bénéficiaires d’aide passives, ces filles sont des leaders qui utiliseront les compétences acquises aujourd’hui pour reconstruire leurs communautés et créer un monde meilleur pour nous tous.