(Société Civile Média) – Une plateforme numérique, spécialement conçue pour répondre aux besoins d’information des femmes chefs d’entreprise, a été lancée le 26 novembre à Kigali, au Rwanda. Elle intègre également un réseau social personnalisé pour les connecter les unes aux autres.
La plateforme, dénommée « 50 Millions de Femmes ont la parole » (50MAWS) a été dévoilée lors du Sommet mondial sur le genre qui se tient dans la capitale rwandaise. Elle vise principalement à aider les femmes à se prendre en charge sur le plan économique, en leur offrant un guichet unique pour un large éventail de services financiers et non financiers dont elles ont besoin pour lancer et développer des entreprises performantes.
L’initiative 50MAWS, accessible à l’adresse www.womenconnect.org, est mise en œuvre par le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Elle permettra aux femmes de 38 pays africains de trouver des informations sur la gestion d’entreprises, l’accès aux services financiers, la création d’opportunités commerciales en ligne et l’accès aux ressources de formation, contribuant ainsi à leur autonomisation financière.
« Je suis convaincue que la création de cette plateforme est une façon très pratique de mettre en œuvre le programme sur l’autonomisation des femmes. C’est un sujet sur lequel beaucoup de discours ont été prononcés, à présent nous en sommes au stade de la pratique avec des initiatives comme celle-ci », a déclaré la Secrétaire générale du COMESA, Chileshe KAPWEPWE.
- Advertisement -
Grâce à une fonctionnalité inédite sous forme de réseau social intégrée à la plateforme, les femmes pourront accéder à de l’apprentissage, du mentorat et du partage d’informations et de connaissances entre pairs, par le biais de la plateforme Web ou de l’application mobile dédiée.
La plateforme « 50 Millions de Femmes ont la parole » a l’ambition de libérer le potentiel d’une communauté en ligne dynamique de chefs d’entreprise dont les activités commerciales transcendent les frontières.
« Soixante-cinq pour cent des marchandises échangées dans la région de l’Afrique de l’Est proviennent de l’agriculture – un secteur qui emploie 80% des femmes.
« Cette plateforme aidera cette frange importante de notre population à élargir ses marchés et à saisir de nouvelles opportunités », a indiqué l’honorable Christophe BAZIVAMO, Secrétaire général adjoint de la CAE en charge de la production et du secteur social.
La plateforme « 50 Millions de Femmes ont la parole » a également bénéficié du soutien sans réserve du Dr Siga Fatima JAGNE, Commissaire de la CEDEAO en charge des affaires sociales et du genre : « Au niveau de la CEDEAO, cette plateforme est en droite ligne avec notre programme sur le genre, renforcé en 2005 par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, à travers l’adoption de la Politique Genre ».
La plateforme intervient à un moment où l’Afrique subsaharienne compte 13 millions de petites et moyennes entreprises formelles et informelles, détenues par une ou plusieurs femmes.
Pourtant, seulement 16 à 20 % des femmes entrepreneures ont accès à un financement à long terme auprès d’institutions financières formelles pour développer leur entreprise.
En outre, la Banque africaine de développement estime à 42 milliards de dollars le déficit de financement des entrepreneures dans diverses chaînes de valeur en Afrique subsaharienne.
La plateforme « 50 Millions de Femmes ont la parole » se démarque comme un portail unique pour obtenir des informations sur les produits financiers spécialement conçus pour répondre aux besoins des femmes entrepreneures.
Financée par la Banque africaine de développement, la plateforme vise à connecter au moins 50 millions de femmes à travers le continent africain. Elle devrait également contribuer à l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour l’autonomisation des femmes et des jeunes.
« Je suis très enthousiaste à l’idée que cette plateforme soit numérique car nous essayons de faire avancer la technologie, et d’en tirer partie pour créer des solutions intelligentes qui pourront toucher beaucoup plus de personnes. Cette initiative supprime la distance pour que quelqu’un qui se trouve au Kenya ou au Malawi puisse parler et partager ses expériences avec quelqu’un en Afrique de l’Ouest », ajoute Mme KAPWEPWE, Secrétaire générale du COMESA.
Joel AHOFODJI