(Société Civile Média) – Très discrète, Mme Mazamaesso ASSIH, s’illustrera comme Secrétaire d’Etat près la présidence de la République chargée de la finance inclusive et du secteur informel depuis 2017. Une des rares femmes dans le sérail du pouvoir, la jeune dame œuvre aujourd’hui aux côtés du gouvernement togolais, pour garantir un avenir florissant au secteur de l’informel au Togo. Dynamique et engagée pour l’inclusion et admirative de la femme togolaise, elle est fière d’assurer des fonctions administratives.
Un parcours unique, tout autant unique que sa personne : un physique jeune qui contraste avec une personnalité mure. Derrière son sourire enchanteur, se dresse une femme de principes qu’elle s’est bâtie très tôt. Déjà à l’âge de 10 ans Mazamaesso ASSIH part étudier en Occident. Presque tout son parcours de vie s’est fait hors de son pays. Paradoxalement, cet éloignement de son pays natal a créé une sorte d’attachement à sa patrie. Après s’être forgé une identité professionnelle dans le domaine des assurances, la jeune togolaise, audacieuse, prend la ferme décision de regagner définitivement son pays. L’idée se peaufine et des allers retours entre l’Afrique et l’occident sont effectués. Un premier retour en 2009. Son premier point de chute en Afrique, le Bénin où elle se retrouve à faire du consulting auprès des revendeurs et des conducteurs de taxi moto avec pour but d’offrir des services d’assurance. Une action bien pensée. « En collaborant avec une compagnie qui proposait des produits d’assurance pour les chiens et les chats, j’ai commencé à réfléchir sur la situation de nous, Africains. C’était désolant qu’après avoir exploré tous les domaines de risque de la vie de l’Homme, on se tourne vers les animaux alors qu’en Afrique, seulement en assurance santé plus de la moitié de la population n’est pas couverte. Cela a été un déclencheur de mon engagement social », raconte-t-elle.
L’informel ? « Eh bien c’est un choix de cœur », affirme-t-elle. Le reste n’est que concours de circonstances.
En 2013, définitivement installée au Togo, Mazamaesso ASSIH découvre le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI). Un programme qui, curieusement, répond à ses premières aspirations. Elle n’hésite pas, se lance, prend des contacts, propose, partage sa vision…Les liens se scellent. Et elle se retrouve dans l’équipe du FNFI et met au service de son pays ses vingt années d’expérience professionnelle. « Il faut croire en ce qu’on fait et aussi faire ce en quoi on croit », clame-t-elle, fière.
Au-delà de son sens aigu de l’excellence, Mazama est une patriote et mordue de politique.
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La passion politique
L’entrée des femmes en politique est loin d’être une évidence et ne résulte pas d’un processus naturel. Le Togo, comme beaucoup de pays africains, se retrouve loin du peloton de tête des pays assurant la plus juste participation des femmes à la vie politique. Cependant, ces dernières années des efforts remarquables sont faits. Des femmes de poigne, audacieuses et jeunes, à l’instar de Mme ASSIH font une entrée remarquable. « On fait tous de la politique d’une façon ou d’une autre. Quand on décide de s’engager pour le bien- être des populations, on fait de la politique. La politique c’est l’engagement, ce sont des actes », précise la jeune ministre. A cette conviction, s’ajoute la volonté politique. Puis un militantisme politique qui l’amène au parti Union pour la République (Parti du pouvoir en place). « C’est un jeune parti qui valorise les idées de la jeunesse, qui accorde une priorité aux jeunes du pays et qui prône la cohésion et l’entraide, ce sont des valeurs que je partage », vante-t-elle. Ses idées novatrices se font remarquer. Les jeunes du parti la choisissent Délégué Général adjoint des jeunes du parti Unir. Mission : Défendre la cause des jeunes du parti auprès des responsables. Autour de cette responsabilité gravitent les idéaux de la jeune femme qu’elle est. « Je porte un double défi celui des femmes et des jeunes », reconnait Mazamaesso.
Face à ce double défi , cette femme « très indépendante », elle l’avoue, travaille deux fois plus, avec pour cahier de charges de trouver des mécanismes pour mieux accompagner les acteurs du secteur informel (qui représente 60 à 70 pour cent de la population) et faire d’eux des professionnels aguerris.
Avec près de 20 ans de carrière professionnelle, des expériences non négligeables, « sa générosité et son sens de l’humilité » qu’elle se permet d’apprécier, Mazamaesso compte relever bien de défis. Wait and see !
Edem PEDANOU (portrait réalisé dans le cadre du projet « Egbenana » du Pro-CEMA)
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