Togo – Législatives : De la société civile au Parlement ? Pasteur Edoh Komi, le candidat engagé pour la justice sociale

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – « Restaurer le droit et la dignité de tous les Togolais », voici résumé l’ambition du Pasteur Edoh Komi, candidat indépendant aux prochaines élections législatives au Togo. Défenseur des droits humains depuis une vingtaine d’années avec le Mouvement Martin Luther King (MMLK) et adjoint au maire de la commune Golfe 2, l’homme de Dieu entend désormais amener son combat pour le bien-être des populations à l’Assemblée nationale où il veut être le « porte-voix des sans voix ». Dans cette interview, Edoh Komi évoque les raisons qui l’ont poussé à être candidat, les grands enjeux qu’il souhaite aborder, de même que les priorités de son mandat en cas de victoire.

Société Civile Médias : Vous êtes homme de Dieu, mais aussi président du Mouvement Martin Luther King (MMLK), une organisation de défense des droits de l’homme que vous avez créé depuis plusieurs années déjà. Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours en tant qu’acteur de la société civile et de votre engagement dans la défense des droits de l’homme ?

Pasteur Edoh Komi : Il y a 20 ans que le MMLK est créé en tant qu’organisation de défense des droits de l’homme et sans nul doute que notre engagement pour la cause humaine s’est rapidement incrusté dans la société togolaise. Sur toute l’étendue du territoire, les actions du MMLK résonnent partout où les injustices et les disparités sociales sont signalées. Notre proximité avec le peuple devient de plus en plus visible et les sollicitudes à l’égard du Mouvement se sont accrues. Aux côtés d’autres organisations de la société civile, nous avons accompli de remarquables choses en faveur des hommes et des femmes victimes des brimades et des violations de leurs droits d’où l’attribution à notre mouvement du slogan “LA VOIX DES SANS VOIX”. Même à l’extérieur du pays, le MMLK agit fort et surtout en faveur des travailleuses domestiques togolaises exerçant dans les pays du Golfe. Nos actions ont surtout contribué à faire rentrer au bercail celles qui étaient maltraitées et tenues en esclavage.

Pasteur Edoh Komi

En tant que président du Mouvement Martin Luther King, quelles sont les principales actions ou initiatives que vous avez menées pour promouvoir les droits de l’homme au Togo ?

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Avec le MMLK, l’éveil de conscience des concitoyens à connaître leurs droits et à les réclamer a eu raison de l’ignorance et de la résignation face aux oppresseurs. Les appuis du MMLK aux initiatives, droits et devoirs des citoyens ont renforcé les démarches vers l’Etat de droit et de la démocratie d’où convergent nos actions.

Outre votre casquette d’acteur de la société civile, vous êtes aussi le premier adjoint au maire de la commune Golfe 2 depuis les élections locales de 2019. En tant que membre de l’équipe dirigeante de cette commune, quelle a été votre principale contribution à la bonne gouvernance locale au Togo et au bien-être des populations de votre commune ?

Il est vrai que depuis 2019 j’ai été élu conseiller municipal dans la commune Golfe2 et par la suite premier adjoint au maire. C’est une nouvelle phase de ma vie sociale et publique tout en étant acteur de la société civile. J’ai juste osé et cela m’a ouvert une autre porte qui me permet de comprendre davantage les hommes et la gouvernance locale. Avec la mairie, j’ai réussi à concilier le rôle de la société civile et la recherche du bien-être des populations dans un élan participatif citoyen. C’est l’intérêt capital de cette expérience de gestion des collectivités à la base.

De votre statut d’acteur de la société civile, vous êtes passé à élu local. Désormais vous souhaitez rejoindre l’Assemblée nationale puisque vous êtes candidat aux prochaines élections législatives.  Qu’est-ce qui vous a poussé à vous présenter à ces élections ?

Il n’est de secret pour personne que l’Assemblée nationale est le grand temple où se décide le présent et l’avenir de tout pays, c’est le miroir de la gouvernance et c’est le lieu où les lois sont votées. Or, le non-respect des textes et des lois souvent votées au Togo fait craindre l’épée de Damoclès sur les populations, ce qui suscite nos vives préoccupations. Il faut de nouvelles figures issues de nouvelles tendances politiques pour donner à l’Assemblée nationale togolaise son statut de représentation nationale indispensable dans la gouvernance du pays. Aussi, la voix des sans voix, notre groupe des indépendants aux élections législatives et régionales de 2024, entend restaurer le droit et la dignité de tous les TOGOLAIS.

Quels sont les principaux enjeux que vous souhaitez aborder en tant que candidat aux prochaines élections législatives ?

En effet, une grande majorité de Togolais baigne dans l’injustice au quotidien et leur dignité est bafouée, sans le moindre moyen de faire valoir leurs droits. Nous serons les porte-voix de ces sans voix, d’où le nom LA VOIX DES SANS VOIX.

À ce titre, nous nous employerons à faire respecter les droits de chaque Togolais, ce qui aura pour résultat la restauration de la dignité du Togolais.

Le chantier de législation sera vaste à l’Assemblée nationale. Nous serons une force de proposition de lois sur des questions aussi variées que : Une justice équitable ; la lutte contre l’impunité ; la liberté d’expression et de la presse avec dépénalisation de délit de presse ; une réforme foncière ; la revalorisation du pouvoir d’achat ; la réforme du système éducatif et l’accès à l’emploi ; l’autonomisation des femmes et des jeunes ; l’éradication du phénomène des enfants de rue ; l’amélioration des conditions de travail ; la revalorisation des salaires, des allocations familiales et des pensions de retraite ; la révision à la baisse des prix des intrants agricoles ; l’industrialisation et transformation des ressources sur place ; la redistribution équitable des ressources du pays et l’accès équitable aux postes publics ; la promotion de la famille, des bonnes mœurs et des valeurs endogènes, et la lutte contre la dépravation ; la sécurité routière avec renforcement des dispositions en place ; le renforcement de la consommation locale et le changement des habitudes vestimentaires à commencer par le sommet de l’État ; la réhabilitation des villes historiques comme Baguida, Aneho, Togoville, Notsé, Tado avec statut spécial ; la révision du statut des sociétés de la zone Franche ; l’instauration d’un dialogue régulier avec le peuple, notamment par des débats publics pour rendre compte aux citoyens, et discuter des problèmes spécifiques de chaque communauté ; la valorisation des richesses de chaque communauté ; la mise en œuvre de tous les moyens pour assurer au Togo une vraie indépendance sur tous les plans.

Le résultat sera un Togo juste et réconcilié, un peuple heureux et prospère.

Pasteur Edoh Komi, 1er adjoint au maire de la commune Golfe 2

Comment envisagez-vous de concilier votre rôle d’acteur de la société civile avec vos responsabilités de député si vous êtes élu ?

Il n’y aura pas de télescopage entre mon rôle d’acteur de la société civile et mes responsabilités en tant que député car les tâches se chevauchent et se complètent avec pour dénominateur commun le peuple et sa dignité.

Quelles sont vos priorités pour votre mandat en cas de victoire ?

Nos priorités sont entre autres la restauration du droit et de la dignité pour tous les Togolais, la justice pour tous, le partage équitable des richesses du pays, l’ancrage de la démocratisation et de l’Etat de droit avec le respect strict des textes et des lois. Il s’agira aussi de travailler pour le renforcement des institutions de la République dont le fonctionnement harmonieux contribuera inexorablement à la stabilité et la justice sociale.

Au Togo, la société civile joue un rôle majeur, mais elle est souvent marginalisée par le gouvernement qui ne l’associe pas souvent aux questions importantes engageant le pays. Comment comptez-vous, à votre niveau, impliquer la société civile dans vos actions si vous êtes élu ?

Il est vrai qu’au Togo, les conditions de travail pour l’exercice des activités des associations de la société civile sont pénibles et éprouvantes avec des menaces, intimidation, voire des arrestations arbitraires et injustes des acteurs devant lesquels l’espace civique se restreint. Cet état de chose vient compliquer et empirer la situation avec le texte en élaboration portant sur l’exercice des associations de la société civile qui n’est pas conforme aux normes internationales. Nous travaillerons donc pour lever les équivoques pour toutes fins utiles.

Ici, les candidats investis par les indépendants “La voix des sans voix” pour les législatives et régionales

Comment voyez-vous votre rôle dans le processus de développement et de démocratisation au Togo ?

Je suis citoyen togolais et élu du peuple, par conséquent ma participation à la vie publique doit contribuer au développement de mon pays et sa démocratisation. Je fais ainsi ma part avec fierté au quotidien dans tous les domaines de mon pays. Je continuerai par agir positivement pour le bien-être du Togo car je suis bâtisseur et non destructeur.

Quels sont vos espoirs et aspirations pour l’avenir du pays et de ses citoyens, et comment comptez-vous les réaliser en tant que législateur potentiel ?

Depuis le 3 Avril 2012 lors de la remise solennelle du rapport final des travaux de la CVJR au chef de l’État avec les 68 recommandations à l’endroit du gouvernement, des institutions, de la société civile et des populations, le peuple togolais avait l’espoir de se voir construire un paradis, un endroit où la cohésion sociale et le vivre-ensemble vont prévaloir mais peine perdue. 12 ans après, ce sont des crises qui naissent et continuent de secouer le Togo comme on le voit maintenant avec le projet d’une nouvelle constitution et de la nouvelle République. Cela fait de la peine et l’on peut douter de l’avenir du peuple togolais. Toutefois, je reste optimiste avec mon engagement qui ne sera pas vain. En tant que législateur potentiel, je m’évertuerai à faire rayonner l’image du pays de concert avec les autres collègues ayant la même vision dont la finalité est de susciter l’espoir chez nos concitoyens.