Togo : Les travailleurs des mines formés pour se protéger contre les accidents de travail et les impacts environnementaux

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(Société Civile Médias) – En plus de promouvoir le dialogue social dans les entreprises minières, le Syndicat démocratique des mines (SYDEMINES) veut contribuer à l’amélioration des conditions de travail et de vie dans les mines au Togo. Alors que les conditions de sécurité et santé au travail ne sont pas à la hauteur des risques et dangers dans le secteur des mines, il s’avère nécessaire d’amener les travailleurs à prendre en main cet important volet, afin d’échapper aux statistiques alarmantes qui concernent leur secteur, qualifié d’accidentogène. Ce à quoi s’attèle le SYDEMINES en collaboration avec Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD).

C’est en vue de l’atteinte de cet objectif qu’une vingtaine de responsables syndicaux et de délégués du personnel ont été formés en début de semaine dernière à Lomé sur l’importance de la santé et sécurité au travail et le rôle des comités HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement).

En effet, au Togo, le constat n’est pas très reluisant en ce qui concerne la sécurité et la santé au travail dans le secteur des mines.

« Dans ce secteur, très peu d’entreprises respectent les visites médicales. En plus, les équipements de protection individuels sont rares et très souvent inadaptés et refusés pour la plupart du temps aux travailleurs dits contractuels et qui malheureusement payent de lourd tribut en cas d’accident de travail », déplore Mensah Kodjovi SEDONOU, secrétaire général adjoint du SYDEMINES.

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Alors que l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a fait de cette question une priorité en adoptant depuis 1995 la Convention 176 sur la sécurité et santé dans les mines, ce texte n’a malheureusement pas encore été ratifié par le Togo. D’après M. SEDONOU la non-ratification de ce texte constitue un vide énorme qui impacte dangereusement le secteur des mines et qu’il urge de suppléer par tous les moyens au sein des entreprises.

« Pour cela, les représentants des travailleurs doivent placer la question de la sécurité et santé au travail au cœur de toutes les attentions afin de mettre en place dans toutes les entreprises des comités spécialement chargés de cette question et des responsables HSE capables de déterminer et de prévenir les risques professionnels et environnementaux sur les lieux de travail », fait savoir le secrétaire général du SYDEMINES.

Tenu les 25 et 26 juin, l’atelier a pour objectif de renforcer les capacités des représentants des travailleurs sur les notions de la sécurité et santé au travail et HSE pour mieux protéger les travailleurs contre les accidents de travail, les maladies professionnelles et les impacts environnementaux.

Dans les détails, la rencontre a notamment permis de renforcer les capacités des représentants des travailleurs sur quatre notions principales à savoir : la SST et HSE ; les risques d’accident et de maladies professionnelles ; l’importance et le rôle des comités de SST ; et l’importance et le rôle des responsables HSE au sein de l’entreprise.

La formation a bénéficié du soutien financier de We Social Movements (WSM) de la Belgique.

Selon l’OIT et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), chaque jour, des personnes meurent des suites d’accidents du travail ou de maladies professionnelles. Chaque année, au moins 1,9 million de décès sont enregistrés dans le monde pour diverses causes. Les accidents du travail sont quant à eux responsables de 19% des décès soit 360 000 morts.