(Société Civile Médias) – Reconnues pour leur engagement en faveur de la prévention de la torture et autres mauvais traitements dans les lieux de privations de liberté au Togo, cinq organisations ont été distinguées à la 9e édition de la Nuit des droits de l’homme, une des activités phares ayant marqué la célébration, par le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT), de la Journée internationale des droits de l’homme (JIDH) 2024. Une façon de récompenser leurs efforts en faveur du respect des droits des personnes détenues et en garde-à-vue au Togo.
« S’unir et avancer ensemble pour le renforcement de la prévention et la lutte contre la torture et les mauvais traitements au Togo », c’est le thème retenu cette année pour la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme (JIDH) qui coïncide avec le 40e anniversaire de la Convention contre la torture (CAT). Pour le CACIT, ce thème est un appel à une vigilance accrue dans la lutte contre la torture et les mauvais traitements, et une occasion de réfléchir et trouver des solutions face aux poches de résistance, en soulignant l’importance des efforts conjoints des acteurs étatiques et non étatiques pour éradiquer ces pratiques inhumaines et dégradantes.
« Nous avons relevé plusieurs défis notamment en ce qui concerne les questions de détention et de torture, ainsi que les textes législatifs devant lutter contre ces pratiques dans nos pays. En ce qui concerne l’état des lieux de la torture, il est vrai que des progrès ont été réalisés, mais il reste beaucoup à faire. Nous ne saurions être totalement satisfaits des avancées obtenues », estime Claude AMEGAN, président du Conseil d’administration du CACIT.
L’un des faits marquants de la 9e Nuit des Droits de l’Homme a donc été les deux panels organisés lors de la soirée et qui ont porté sur les conditions de détention au Togo et la prévention de la torture. Ces panels, auxquels ont participé entre autres la Direction de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DAPR), la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et différents acteurs de défense des droits humains ont été l’occasion d’échanger sur l’état des lieux et les bonnes pratiques pour l’amélioration des conditions de détention et les stratégies pour mobiliser les acteurs autour de l’amélioration de ces conditions. Le rôle et le bilan de la CNDH dans le cadre de la prévention de la torture ont été également évoqués.
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Primées pour leurs efforts en faveur du respect des droits des détenus
Au cours de cette soirée, cinq organisations qui se sont particulièrement distinguées pour leur engagement indéfectible dans la défense des droits des détenus et la prévention de la torture au Togo ont été récompensées. Leur travail acharné, souvent mené dans des conditions difficiles, a été salué par le CACIT.
Parmi les OSC distinguées, figure Solidarité Mondiale pour les Personnes Démunies et les Détenus (SMPDD), qui a remporté le premier prix. Depuis sa création, la SMPDD travaille sans relâche pour sensibiliser, éduquer et intervenir dans les lieux de détention afin de prévenir la torture et autres mauvais traitements grâce à des initiatives variées telles que des formations, des visites de monitoring et des campagnes de sensibilisation. Elle travaille dans 14 prisons du Togo.
« Je dédie ce trophée à nos collègues qui luttent pour les droits de l’homme dans les établissements pénitentiaires », se réjouit Coco de Kofi Woenanyon, président de la SMPDD, qui a tenu à adresser un message de courage aux jeunes en détention et à leur dire qu’il existe une vie après la prison.
Autre organisation primée, Fraternité des prisons du Togo. Cette ONG chrétienne interconfessionnelle lutte contre le récidivisme des détenus à travers l’amélioration de leur situation économique et les activités génératrices de revenus.
Organisation de promotion et de protection des droits de l’enfant dont le siège se trouve à Lomé, BNCE-Togo (Bureau National Catholique de l’Enfance au Togo) a également vu ses efforts récompensés. Elle œuvre, entre autres, pour le renforcement du cadre institutionnel et des capacités des acteurs de la justice juvénile pour la mise en œuvre d’une justice restaurative pour enfants au Togo. BNCE-Togo fournit également un appui holistique aux enfants en conflit avec la loi et privés de liberté.
Aussi, Creuset-Togo, qui œuvre entre autres pour l’amélioration des conditions de détention des enfants privés de liberté et leur apporte de l’assistance juridique et médicale, a été récompensée, tout comme Espoir Vie – Togo.
Par ailleurs, des prix ont été décernés à trois jeunes ayant mené avec succès une campagne digitale faite autour des 33 articles de la CAT. Cette campagne, il faut le rappeler, visait à renforcer le niveau de connaissance des populations sur cette Convention.
Zopklé Mawu Amen TEWOU
