Togo : Le CICR dresse le bilan de ses 50 ans d’action et se projette vers l’avenir

(Société Civile Médias) – Cinq décennies d’humanité, d’action neutre et de solidarité ! Depuis 1975, le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) joue un rôle discret mais essentiel dans l’assistance aux personnes vulnérables au Togo, qu’il s’agisse de protéger les détenus, de rétablir les liens familiaux ou de promouvoir les normes humanitaires. En s’appuyant sur ses principes fondamentaux, l’institution a su adapter ses réponses aux crises et contribuer à la protection de milliers de vies. Ce parcours marqué par l’engagement et la résilience a donné lieu à une célébration symbolique, organisée à Lomé le mercredi 28 mai 2025. Une occasion pour l’organisation de faire une pause, de regarder le chemin parcouru et de tracer des perspectives pour l’avenir.

L’histoire entre le CICR et le Togo a commencé le 04 mars 1975, date de signature de l’Accord de siège et de l’ouverture de la Mission de l’organisation à Lomé.

« Depuis cette ouverture, l’organisation a contribué à répondre aux besoins humanitaires des populations, à protéger la dignité humaine et à promouvoir les principes du Droit international humanitaire à travers divers types d’actions concrètes »,indique Gilles Carbonnier, Vice-président du CICR, présent à Lomé pour la commémoration des 50 ans de l’organisation au Togo.

50 ans après, quel bilan pour la Mission du CICR au Togo ?

Cinquante ans après son implantation au Togo, la Mission du CICR dresse un bilan riche, marqué par un engagement constant en faveur de la protection de la personne humaine et de la promotion du droit international humanitaire. Dès le début de ses activités, le CICR a défini une stratégie d’action articulée autour de plusieurs piliers fondamentaux, qui continuent de structurer ses interventions aujourd’hui.

• La promotion et l’intégration du droit international humanitaire (DIH) au niveau des Forces armées togolaises (FAT)

Le CICR a développé avec les FAT, une série de formations à tous les niveaux, à partir des élèves officiers en formation jusqu’aux grades les plus élevés. Plusieurs instructeurs ont aussi été formés afin de transmettre et perpétuer les règles de DIH et de Droits de l’Homme. Afin de s’assurer que ces règles soient efficacement prises en compte dans la planification des opérations militaires, le CICR a également renforcé les capacités de conseillers juridiques au sein des FAT.  La bonne collaboration avec les FAT a permis de formaliser l’enseignement systématique du droit international humanitaire dans la formation des officiers des FAT.

• La promotion de l’enseignement du droit international humanitaire (DIH) dans les cursus académiques

Parallèlement à l’action menée auprès des forces armées, le CICR a investi dans la diffusion du DIH dans les établissements universitaires. Des séances de sensibilisation ont été organisées à l’intention des étudiants en droit, dans le but de susciter des vocations et de renforcer leur compréhension des enjeux humanitaires.

De plus, le CICR et le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) collaborent activement pour sensibiliser les enseignants et chercheurs à l’enseignement et à la recherche en droit international humanitaire (DIH), de sorte à créer un réseau d’experts sur le sujet dans le milieu académique.

• Les activités de protection, notamment les visites de personnes privées de liberté 

Autre pilier fondamental, les visites aux personnes privées de liberté. Grâce à un accord de visite signé avec les autorités togolaises, le CICR a pu accéder aux lieux de détention dans le cadre d’un dialogue bilatéral, confidentiel et constructif avec les autorités compétentes. Objectif : évaluer les conditions de détention et formuler des recommandations en vue de leur amélioration, tout en veillant au respect de la dignité des détenus et e.

• Le renforcement du secteur de la réadaptation physique

Le CICR a également œuvré dans le domaine de la réadaptation physique, en collaboration avec les acteurs nationaux concernés. L’accent a été mis sur l’amélioration des conditions de prise en charge des personnes en situation de handicap, à travers des appuis techniques et matériels, mais aussi par le renforcement des compétences des professionnels du secteur. Cette approche inclusive témoigne de l’engagement du CICR à répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables.

• Une coopération renforcée avec la CRT et le Mouvement international

Enfin, le CICR a su inscrire son action dans une dynamique de coopération solide avec la Croix-Rouge Togolaise (CRT). Depuis cinq décennies, ce partenariat a permis de renforcer les capacités locales à faire face aux crises humanitaires. Ensemble, le CICR et la CRT ont mené de nombreuses activités : formations en premiers secours, sessions de sensibilisation aux principes du Mouvement, renforcement des connaissances en DIH, et promotion de l’acceptation humanitaire dans les communautés.

« Ensemble, nous avons construit des réponses solides face aux violences, élargi l’accès aux soins pour les populations fragiles et semé, partout où le besoin se faisait sentir, les graines du droit humanitaire et des principes fondamentaux », se réjouit Kossi Edjam, président national de la Croix-Rouge Togolaise (CRT).

Au-delà de la CRT, la Mission du CICR au Togo a travaillé de manière étroite avec les autres composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (MICR), incluant la Fédération internationale et plusieurs Sociétés nationales partenaires. Cette coordination a permis une mutualisation des efforts, des ressources et des expertises, garantissant une réponse concertée et plus efficace en faveur des populations vulnérables.

Le CICR se projette dans l’avenir

Bien loin de se reposer sur les acquis d’un demi-siècle de présence au Togo, le Comité international de la Croix-Rouge entend consolider et intensifier ses efforts humanitaires. Dans cette optique, l’organisation s’est fixée de nouvelles priorités, orientées vers la poursuite de ses actions de protection et d’assistance en faveur des populations les plus vulnérables, le renforcement des capacités locales, ainsi que la promotion continue du droit international humanitaire.

« Dans les années à venir, nous avons l’intention de renforcer encore davantage notre partenariat avec la Croix-Rouge Togolaise. Cela passera notamment par un appui accru en matière de formation et de renforcement des capacités, afin de garantir une réponse humanitaire durable, enracinée dans les réalités et les besoins spécifiques des communautés locales. Par ailleurs, nous lancerons une campagne ambitieuse de sensibilisation, qui visera à promouvoir une meilleure compréhension et un plus grand respect des principes humanitaires fondamentaux, à tous les niveaux de la société. Il nous semble essentiel que ces principes, au cœur de notre action, soient connus, compris et intégrés durablement dans les pratiques », indique Mikafui Akue Djessoa, cheffe de mission du CICR au Togo.

C’est dans cet esprit de continuité et d’engagement renouvelé que s’inscrit la célébration du cinquantenaire de la présence du CICR au Togo. Bien plus qu’un simple moment commémoratif, cet événement revêt une portée symbolique et stratégique. Il vise, avant tout, à mettre en lumière les actions majeures menées au cours de ces cinq décennies, au service des populations les plus vulnérables et en partenariat avec les acteurs institutionnels et humanitaires du pays.

Cette célébration constitue également une occasion privilégiée de rassembler les différents partenaires et interlocuteurs du CICR, issus des sphères gouvernementale, militaire, universitaire, humanitaire et de la société civile.

Enfin, l’événement a permis de présenter les perspectives futures du CICR au Togo, en partageant avec les parties prenantes les orientations prioritaires pour les années à venir. Il s’agissait ainsi d’inscrire les efforts du CICR dans une dynamique constructive, concertée et résolument tournée vers l’avenir.