(Société Civile Médias) – Lomé, la capitale du Togo, s’affirme une fois de plus comme le centre névralgique des réflexions sur la migration, à l’occasion de la sixième édition du Forum Harmattan, qui se tient depuis le mercredi 19 février 2025. Il s’agit d’une rencontre dont l’objectif est de susciter une prise de conscience collective concernant les enjeux liés aux migrations, ainsi que leurs interrelations avec d’autres concepts connexes, tels que le développement durable, les problématiques sécuritaires et les politiques migratoires qui y sont associées.
Cadre d’échanges et de discussions instauré par la Clinique d’Expertise Juridique et Sociale (CEJUS), le Forum Harmattan suscite depuis 2018 une réflexion globale et multidisciplinaire sur les enjeux de la migration.
Cette initiative se déroule en collaboration avec la Faculté de Droit de l’Université de Lomé et bénéficie du soutien financier de la Fondation ANTHONY MAINGUENÉ, qui accompagne l’événement depuis sa quatrième édition. Elle réunit divers acteurs du secteur, qui viennent y partager leurs expertises et connaissances afin de proposer des solutions aux défis auxquels la migration est confrontée.
« Aujourd’hui, nous sommes tous pleinement conscients que les mobilités humaines constituent un enjeu de plus en plus crucial, tant au niveau national qu’à l’échelle régionale. Il est impératif que les experts, les praticiens et les universitaires se penchent rapidement sur cette question, mais il est tout aussi essentiel que les gouvernants prennent cette problématique à cœur. Elle ne doit plus être perçue comme une problématique périphérique, mais comme un défi majeur pour lequel il est urgent de trouver des solutions véritablement adaptées et optimales. L’objectif pour nous est donc de faire en sorte que les mobilités humaines soient pleinement humanisées », explique Dieudonné KOSSI, Directeur exécutif de la CEJUS.
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Alors que les migrations sont de plus en plus appréhendées non seulement comme un phénomène social et économique, mais également comme un levier potentiel pour le développement, les débats de cette sixième édition du Forum Harmattan se concentrent autour du thème suivant : « Les migrations au rendez-vous du développement durable : garantir la dignité humaine, l’inclusion des jeunes et des femmes ». Il s’agit de réfléchir à la manière dont les migrations peuvent être intégrées dans un modèle de développement durable, tout en garantissant la dignité humaine ainsi que l’inclusion des jeunes et des femmes.
« Cette année, nous nous sommes dits qu’il est important d’axer nos réflexions sur les questions liées au développement durable, notamment dans leur intégration avec la migration, tout en faisant un focus sur l’inclusion des jeunes et des femmes. Donc c’est vraiment dans cette perspective-là que s’articulent les différents panels autour desquels nous tenons ce forum », fait savoir M. KOSSI.
L’Université de Lomé, forte d’environ 85 000 étudiants, constitue un véritable creuset de jeunes, et, par conséquent, un réservoir potentiel de candidats à l’immigration. Cette réalité constitue une raison majeure qui incite cette institution à soutenir le Forum Harmattan depuis sa création.
« Nous comprenons parfaitement pourquoi nous nous associons à la CEJUS à travers le Forum Harmattan pour sensibiliser la jeunesse à la problématique de la migration, un sujet d’une importance capitale. À nos yeux, l’eldorado ne réside pas nécessairement dans la migration. Il est primordial de soutenir nos étudiants, de les sensibiliser et de leur offrir tous les outils et opportunités nécessaires afin qu’ils puissent trouver leur épanouissement, que ce soit sur place ou sur le continent africain», estime le Professeur Komlan BATAWILA, premier vice-président de l’Université de Lomé.
Des invités de renom, des communications pertinentes
Le Forum se décline sous la forme de panels pratiques et de panels de communications. Ce mercredi 19 février, la cérémonie d’ouverture officielle de la rencontre a été suivie d’un panel inaugural de prestige, présidé par le Professeur Akodah AYEWOUADAN, Professeur agrégé des universités et ancien ministre togolais de la Communication et des Médias. Ce panel a permis au Professeur Abdou Khadre DIOP, Professeur agrégé des Universités et président du Réseau des Experts Juristes en Migration d’Afrique de l’Ouest et du Centre, de situer le Forum dans son contexte. D’autres intervenants de renom, tels que Marc MAINGUENE, président de la Fondation Anthony Mainguené, Sophie PEGLIASCO, Directrice de cabinet de l’Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA), ainsi que le Dr Kayi DOGBE, experte en gestion de projets et gouvernance, ont informé l’auditoire sur le contexte global de la migration. Le panel inaugural a été suivi d’une autre session intitulée « Précisions sémantiques et cadrage des analyses ».
Ce jeudi 20 février, de nouveaux panels ont abordé des thématiques variées et captivantes, telles que « Mobilités contemporaines et enjeux éthiques », ainsi que « Migration, dignité humaine et protection nationale et internationale des migrants ». Un des échanges a également été dédié aux vulnérabilités croisées entre la migration, le genre et l’enfance.
Les panels programmés pour vendredi, dernier jour du Forum, traiteront notamment des liens entre migration et enjeux sécuritaires, entre autres.
Parallèlement aux activités scientifiques, se tient une foire d’exposition et d’information consacrée à la migration. Ce « village du Forum » se présente non seulement comme un espace d’exposition, mais également comme un lieu d’éducation destiné aux jeunes, abordant des thématiques telles que l’entrepreneuriat, les programmes de mobilité internationale, la recherche d’emploi, l’identité numérique, l’e-réputation, et bien d’autres.
À cette foire participent diverses organisations de la société civile, des artistes plasticiens, ainsi que des structures spécialisées dans les questions migratoires et celles disposant d’informations pertinentes relatives au thème du Forum, telles que des cabinets d’immigration et des ambassades.
